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Hans proférait les répons à voix modeste, sa petite voix argentine sautillant en échos à côté de la basse profonde de l’officiant, humble ruisseau qui côtoyait le fleuve de l’autre voix, s’y mêlait en affluent débile…

Hans était heureux. Et sa mère le vit bien, quand, à Noël, elle vint assister à la grand’messe du collège, pour voir, de loin, son fils dans son nouvel emploi d’enfant de chœur. Il était tout charmant, ma foi ; et même sa tête rase n’affligea plus Mme Cadzand.

Cette coiffure lui donnait un air moins laïque, un air angélique. Il s’avançait avec tant d’onction, les doigts juxtaposés, en tête du groupe nombreux des enfants de chœur qui évoluaient autour de l’autel ! Groupements sinueux : les uns, tenant un cierge ; les autres, une palme ; d’autres encore, un encensoir, une croix, une cassolette, les subtils attributs du cérémonial. Ils marchaient, s’agenouillaient, s’enguirlandaient en théories lentes.

C’était vraiment un chœur céleste,