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— Mais, oui, Hans, puisque cela te fait plaisir.

Elle était tout heureuse à l’évoquer déjà dans le chœur de l’église, avec la longue soutane rouge, le rochet tuyauté qu’ornent des dentelles. Il fallait deux sortes de costumes : l’un pour les jours ordinaires ; l’autre, plus riche, pour les offices des grandes fêtes, où s’ajoute un camail de soie, une pèlerine pourpre par-dessus le linge blanc. C’est au collège même qu’on s’occuperait de lui fournir tout le pieux équipement, que la veuve s’enorgueillirait de voir à son fils.

Celui-ci lui dit un jour :

— Mère, je vais bientôt pouvoir servir la messe. Il faudra que je me fasse raser la tête.

— Tes cheveux ? couper tous tes cheveux ? Mais tu n’y penses pas ? fit la mère que cette nouvelle avait tout à coup mise en émoi.

— C’est de règle, mère ; tous les enfants de chœur ont les cheveux ras.

Mme Cadzand sentit une grande répugnance à voir bientôt tomber sous