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avait été élu par ses compagnons à la charge de préfet, qui est la plus haute dignité de la Congrégation. Il siégeait sur un prie-Dieu, entouré de deux assistants, tandis que les simples congréganistes étaient agenouillés sur des chaises de paille. Ceux-ci portaient un ruban bleu au cou, attachant la médaille bénite. Lui, un ruban rouge à cause de son grade.

Hans, dans sa ferveur religieuse, caressait un rêve très cher : devenir enfant de chœur. N’était-ce pas un moyen de se rapprocher de Dieu ? Il verrait plus clairement le visage de Jésus dans l’hostie quand il serait agenouillé sur les marches de l’autel, comme on voit davantage un visage humain dans la lune, en montant sur une tour, le soir. C’était aussi une façon de mieux servir Dieu. Il collaborerait au Saint-Sacrifice de la messe, offrirait les burettes, transporterait le livre des Évangiles, ferait tinter, aux solennelles minutes de la messe, le spécial instrument, aux vingt petites clochettes, qui tout à