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des parfums, le délice d’un fruit qui fond ; il égrenait les grains de son chapelet comme si c’étaient les dragées du baptême de son âme, dont la Vierge était marraine.

Et les cantiques du jubé, l’orgue qui le faisait vibrer, pleurer, tanguer sur ses vastes houles !

Il fermait les yeux, montait avec l’octave, retombait en un abîme éblouissant. Il entrait dans cette musique et cette musique entrait dans lui. Flux et reflux de sons, roulant parmi son âme des concerts, des prismes, des hosties, de l’encens et tout le bleu du ciel…

Ah ! ces dimanches de l’église ; et aussi ces samedis de la Congrégation où, après la grande marée de l’orgue, c’était le doux canal de l’harmonium où l’on glisse, où l’on dérive. Accords en calmes méandres ; brume de musique à ras du clavier, puis montée vers la Madone dont la statue souriait, en manteau de velours, en long voile de dentelle.

Hans, à cause de sa piété édifiante,