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premiers prix, les couronnes, devenu vite un exemple d’application et de conduite que les maîtres proposaient à ses condisciples. Ceux-ci le respectaient avec une nuance de vénération, non pas seulement à raison de ses succès, de son évidente supériorité intellectuelle, mais surtout à cause de l’air de noblesse qui émanait de lui, de sa fervente piété qui transfigurait son visage, mettait un nimbe autour de sa tête comme on en voit, dans l’église du collège, autour de la tête du bienheureux Jean Berchmans. On n’était pas éloigné de croire que le petit Hans aussi deviendrait un bienheureux, peut-être un saint. Quel honneur ce serait pour le collège où il avait grandi et pour la ville de Bruges qui a toujours été une citadelle bénie de l’Église.

Hans Cadzand s’extasiait délicieusement aux cérémonies catholiques. Durant les grand’messes et les saluts solennels, à Pâques, à Noël, il priait, comme un oiseau chante ! Et les prières, dans sa bouche, mettaient