Hans reposait à côté du lit où dormaient son père et sa mère. Le vaisseau voisinait avec la petite barque, veillant sur l’unique passager si débile… C’était la mère qui avait voulu cette jalouse surveillance. Elle n’osait pas confier l’enfant à la nourrice durant la nuit. Ces filles des champs ont le sommeil dur, glissant si à pic et si loin dans le sommeil, qu’elle aurait bien pu ne pas entendre le réveil de Hans, le laisser pleurer, se refroidir, avec sa manie de toujours repousser les couvertures, ce geste des nouveau-nés et des mourants, comme si, proches du néant, ils avaient peur de tout ce qui pèse, immobilise…
Au contraire, Mme Cadzand veillait sur Hans avec minutie. Elle se levait souvent, l’emmaillotait dans l’édredon ; même quand elle s’endormait, il y avait toujours quelque chose d’elle qui survivait, ce rien de conscience qui subsiste et nous réveille les jours qu’il faut se lever plus tôt, partir pour quelque gare.
Quand l’enfant ne poussait qu’un