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Ainsi calculait la mère, et que l’événement, vraiment providentiel, se dénouait au mieux : Hans serait guéri sans doute de son désir d’entrer dans les Ordres où la chasteté est la dure loi ; et d’autre part il était visible qu’il se reprenait, se reconquérait… Mais avec quel désespoir ? Et comme effaré, au sortir d’un orage, de tant de dévastation dans son âme. C’était de la peur, de la tristesse, de l’épouvante, du navrement, de la confusion, qui passaient tour à tour et en même temps sur sa face. Il semblait à la fois menacé, torturé, hanté, souffrir dans sa conscience et souffrir dans son corps.

Mme Cadzand s’effraya :

— Es-tu malade ?

Un instant après, il se leva, quitta la pièce, comme si on avait touché à une blessure, et qu’il fallût courir la panser à une source. Il demeura seul, des heures entières, enfermé dans sa chambre. Mme Cadzand, aux aguets, l’entendit marcher de long en large, parler haut, non plus pour ses essais