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chartes, les incunables, les manuscrits précieux, épaves de l’ère glorieuse de Bruges, preuves authentiques d’un grand passé qu’il se plaisait parfois à rééditer en des éditions annotées, des monographies savantes. Au moment de la naissance de l’enfant, il était tout à collationner des documents nouveaux et importants sur Hans Memling, le candide génie de Flandre, relativement au point indécis de savoir si sa châsse du martyre de sainte Ursule avait été commandée au bourgeois riche que d’aucuns le prétendent, ou si elle fut vraiment peinte à cet hôpital de Bruges où elle figure encore aujourd’hui, tandis qu’il y avait été recueilli, et pour y exprimer ses songes frais quand il entra en convalescence.

C’est ainsi, parce qu’il était tout entier dans des recherches sur le grand peintre qui l’enthousiasmait, que l’idée lui vint de donner son nom à l’enfant qui venait de naître. Hans ! le joli nom qui s’élance, un peu bref, et retombe sur lui-même, comme d’un jet d’eau