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prunelles d’Ursula… Puis les yeux s’envolent plus haut ; un visage s’y crée ; ce sont des cerfs-volants, des lunes bleues… Soudain ils retombent à terre, raccornis, froids, exigus, turquoises immobiles qui, un instant après, coulent, fondent, se délaient et deviennent la mer, un azur de Méditerranée où, d’entre les vagues, sort la tête d’Ursula, attachée au buste nu de Wilhelmine s’achevant en sirène.

Hans sortait effrayé, courbaturé de ces nuits imagées et pleines de fièvre. Or, le jour, c’était pire encore. Émoi d’un adolescent dans la maison de qui une femme jeune est entrée ! Émoi surtout quand le désir de cette femme le circonvient et rôde !

Car Ursula s’était prise de passion pour ce Hans au visage fier, aux beaux cheveux… Elle osa maintenant davantage, consciente de sa graduelle emprise… Non plus seulement le regarder, avec ses yeux qui parlaient, qui baisaient ; mais elle s’enhardit à de furtifs contacts plus décisifs.

Quand elle avait quelque objet à