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— Oh ! oui, fit Wilhelmine ; quand j’étais au couvent, je voulais aussi devenir religieuse.

— Donc, ne t’afflige pas. Aie bon espoir. Moi-même et Mme Cadzand, qui avions vu clair dans ton cas, nous serons ravies que tu épouses Hans. Il mérite que tu l’aimes ! Ne pleure plus, Wilhelmine !

La jeune fille sauta au cou de sa mère, l’embrassa avec ivresse, les yeux clarifiés, séchés de tout ce vilain chagrin qui avait plu en eux. Puis, se ravisant :

— Oui ! Mais s’il s’obstine, veut être prêtre ?…

— Cela, c’est affaire à toi, Wilhelmine. Fais-toi aimer. Tu l’aimes, c’est le principal. Arrange-toi pour qu’il le devine, le sache un peu… Les hommes aiment surtout quand ils savent qu’on les aime…