Page:Rod - La Chute de Miss Topsy, 1882.djvu/17

Cette page a été validée par deux contributeurs.

heures par jour dans la même pièce, occupés à la même besogne. L’un, arrivé à Paris depuis deux ans, bien décidé à conquérir la Ville avec sa littérature, après avoir jeûné pendant plusieurs mois et passé bien des nuits fraîches à errer par les rues, avait échoué au ministère de l’Intérieur, se trouvait presque riche avec ses appointements, jouissait d’une chambre de trente francs dans un garni, et achetait des bouquets de violettes d’un sou à la bonne, qui se trompait de porte quelquefois, le soir, et rentrait chez lui. L’autre, nerveux, anémique, orphelin, et pauvre après avoir été élevé jusqu’à dix-neuf ans par des parents riches qui le gâtaient, sentait durement les privations de sa vie : le