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En racontant cette douloureuse scène, mon père disait :

— Partir !… Je crois bien que c’est la meilleure résolution qu’ils pourraient prendre…, et peut-être la seule !…

Ma mère approuva :

— Oui, c’est vrai… Il faudra qu’ils s’en aillent !…

Et elle les plaignit.

— Les pauvres gens !…

Cette expression me serra le cœur. « Les pauvres gens ! » Comment pouvait-on parler ainsi de ma marraine, la brillante fée au tout-puissant sourire, si gaie avant sa douleur, si belle, si bonne ! Longtemps, je m’attristai en songeant qu’elle était malheureuse, qu’elle partirait, que bientôt je ne la verrais plus…