rait pu me le dire, et je ne le demandais pas.
Dans la soirée, d’autres nouvelles ajoutèrent à mon trouble. Ma mère était allée au château et rapportait, à son tour, quelques détails qu’elle donna pendant le dîner : la comtesse s’était enfermée dans la chambre du mort, en refusant de voir personne, même son père :
— Pourtant, elle a consenti à recevoir M. le curé, un moment. Il est ressorti tout en larmes.
On parlait d’une autopsie probable :
— Voilà qui servira à grand’chose ! dit mon père.
De nouveau, il posa la question :
— Et la cause ? Est-ce qu’on la soupçonne ?
Ma mère répondit :
— Non. Il n’y a que la comtesse et M. Marian qui puissent la connaître. Et ils se taisent.
Mon père reprit :
— Tu dis que le curé est allé au château ?
— Oui.
— Que va faire le clergé ?
— J’espère qu’on aura pitié. Songe un peu : qui pourrait refuser des prières à un des Pleiges ?
Mon cœur se serra : les paroles maternelles venaient appuyer le jugement redoutable qui m’avait glacé d’effroi dans