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milieu où elle avait pu se développer ; de sa sœur, plus jeune, qu’on appelait mademoiselle Éléonore : personne effacée et sournoise, qui avait dû souffrir beaucoup de la rigoureuse sujétion où la tenait la comtesse, chef véritable du clan ; enfin, de son fils unique, le vicomte Pierre : un jeune homme de vingt-cinq ans, timide, épeuré, et d’ailleurs d’une santé toujours chancelante, qui semblait incapable d’action, comme effarouché par la vie. On racontait que sa terrible grand’mère lui en voulait d’être faible, le traitait mal, et qu’il tremblait devant elle. Élevé hors de la maison, il venait d’y rentrer ; on se demandait quel y serait son rôle. Quelquefois, on le voyait passer à cheval, à côté de son père, — et c’était lui qui semblait le vieillard. Plus souvent, il se pro-