Page:Rod - L’Innocente, 1897.djvu/159

Cette page a été validée par deux contributeurs.

lugubre histoire. C’était une nouvelle suite de la méchanceté de mes camarades. À l’une de ses rares sorties, en compagnie de la femme de chambre, Anthony avait rencontré leur troupe ennemie. Il n’y eut, cette fois, pas d’attaque : des rires seulement, des gestes moqueurs, des injures. Il s’effraya et se mit à courir. En le voyant fuir, les autres coururent après lui comme une meute de jeunes chiens déjà cruels. Il précipita sa course, il s’affola. M. Lanternier, qui passait par hasard, arrêta la bande ; mais l’enfant, hors d’haleine, épuisé, se laissa tomber sur un de ces tas de planches