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L’AFFAIRE J.-J. ROUSSEAU

Rousseau à mettre tout en feu ^ ». Ses auteurs le dirigent, disent-ils, « moins contre le gouvernement actuel que contre celui qu’on travaille à nous donner ~ ». Ils s’appliquent à démontrer que les événements récents sont la suite ou le développement d’une série de manœuvres poursuivies depuis deux siècles par le Petit Conseil pour déposséder le Conseil général de ses attributions : manœuvres qui provoquèrent des troubles suivis de répressions violentes. Ils exposent et groupent les divers faits sur lesquels ils s’appuient, en les rapprochant de ceux qui font l’objet des Représentations, pour montrer ainsi que, le Petit Conseil reculant indéfiniment les limites de ses attributions, il est indispensable de les déterminer nettement ; et, repoussant les reproches d’agitation, de vaine inquiétude et d’ambition que le procureur général Tronchin avait adressés à leur parti, ils terminent en traçant d’eux-mêmes un portrait idyllique, qui les montre désintéressés, préoccupés du seul bien de l’Etat’

. Memorie recondite, fol. 2.

. P. 252.

. «… En général, les ritoycns dans [’inaction sonl des personnes riches, adonnées au luxe et à la mollesse, guidées par le désir de se distinguer, penseroienl-ils à delendre les droits de la multitude ? Elle ne dispense ni les honneurs, ni les distinetions. Les représentants, au contraire, pénétrés de respect pour les lois divines et huuiaines, honorent leurs magistrats par une conséquence ncces6 « ù’e de leurs principes, bons citoyens, bons |)ères. bons amis, au-dessus de tout reproche de la part de leurs supérieurs, n’attendant aucune récompense de leurs concitoyens, mais la portant en eux-mêmes ; et dans le délicieux sentiment de faire leur devoir, ils sont tons ou presque tous livrés aux soins pénibles et assidus du commerce, de leurs professions et de leurs famill(>s. l’ourquoi donc se portent-ils à fairi’des représentations et à les soutenir avec tant de constance et de fermeté ? »