Page:Rod - À propos de l’Assommoir, 1879.djvu/97

Cette page a été validée par deux contributeurs.

qui sait se vaincre elle-même, ne succombe pas aux tentations du vitriol ou du petit bleu. — Aussi la conclusion, rigoureuse dans le roman, est-elle parfaitement illogique dans le drame : on ne meurt pas de faim, quand on a encore le courage de travailler. Et Gervaise n’a pas perdu courage, elle en a eu jusqu’au dernier moment. Après la mort de Coupeau, l’on se dit : « Maintenant qu’elle n’a plus son mari pour lui dévorer le fruit de son travail, pour emprisonner sa vie, elle va se remettre bravement à l’ouvrage, retrouver peut-être le bonheur, en tout cas la tranquillité et le bien-être. Elle peut se débarrasser de ses tyrans : des Lorilleux qui la haïssent, de Virginie qui lui a tué son mari, de Lantier qui la persécutait. Mes-Bottes se range, devient bon ouvrier ; il ne refusera pas de lui venir en aide ; il ira, s’il le faut, avertir Goujet ; Goujet, qui a toujours des économies, arrivera à la rescousse, et tout finira à la satisfaction commune… » Et, au lieu de cela, de cette conclusion peu dramatique, mais indiquée par la marche des faits, la scène représente