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empesté où elle vit. Son mari n’est plus qu’une brute dégoûtante, et elle demeure fidèle au devoir. Elle résiste à son cœur qui la donnerait à Goujet ; elle résiste aux circonstances qui semblent conjurées pour la jeter dans les bras de Lantier. C’est à tort qu’on l’accuse d’être la maîtresse du chapelier : elle est innocente… Au lieu de cela, la voici dans le roman[1] :

« Au milieu de cette indignation publique, Gervaise vivait tranquille, lasse et un peu endormie. Dans les commencements, elle s’était trouvée bien coupable, bien sale et elle avait eu un dégoût d’elle-même. Quand elle sortait de la chambre de Lantier, elle se lavait les mains, elle mouillait un torchon et se frottait les épaules à les écorcher, comme pour enlever son ordure. Si Coupeau cherchait alors à plaisanter, elle se fâchait, courait en grelottant s’habiller au fond de la boutique ; et elle ne tolérait pas davantage que le chapelier la touchât, quand son mari venait de l’embrasser. Elle aurait voulu changer

  1. Pages 352-53.