Page:Rod - À propos de l’Assommoir, 1879.djvu/83

Cette page a été validée par deux contributeurs.

coup d’effet. Les spectateurs qui ont quelque souci de la logique ont mille raisons d’être surpris, et, par conséquent, mécontents.

Pour le roman de M. Zola, la question se compliquait de considérations particulières : son œuvre est construite par tableaux ; or, le théâtre peut bien admettre des tableaux, mais dans un nombre limité ; — l’action met vingt ans à se dérouler ; bien des morceaux ne peuvent être transportés sur la scène : car les naturalistes les plus intransigeants sont pourtant forcés de reconnaître qu’il y a au théâtre certaines impossibilités, que l’art ne peut pas tout vaincre. Aussi, est-ce en vain que messieurs Busnach et Gastineau se mirent à l’œuvre avec un respect sincère de l’œuvre : ils furent forcés de la sacrifier ; quoique leur pièce ait, dans quelques-unes de ses parties, une incontestable valeur, elle n’en est pas moins restée bien inférieure au roman dont elle est tirée, et dont elle ne peut donner qu’une faible idée.

Les auteurs ont cherché le drame dans la rivalité de Gervaise et de Virginie. Selon nous,