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compte, et dont on le rendait responsable : car tous ceux qui criaient le plus fort accusaient M. Zola d’être un tapageur. M. Zola eut beau déclarer qu’il ne demandait qu’à rester chez lui bien tranquille, qu’à écrire en paix ses articles et ses livres, qu’à les voir juger sans passion ; qu’il était d’ailleurs complètement en dehors de la question de théâtre : on s’obstina à livrer contre lui une bataille qu’il n’acceptait pas, et, plus tard, à lui reprocher les défauts d’une pièce à la rédaction de laquelle il est resté étranger, qu’il n’a pas signée, mais qu’il n’a pas éreinté non plus, ainsi que le prédisaient ses ennemis.

La première de L’Assommoir s’annonçait comme un événement. Depuis le temps où les classiques et les romantiques se disputaient la scène, aucune première n’avait excité tant de mouvement dans le public. Trois semaines à l’avance, toutes les places laissées libres par le service étaient louées ; les malheureux qui voulaient voir quand même, en étaient réduits à recourir aux expédients les plus coûteux. Les agences de théâtres négociaient à des prix fa-