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est et restera un miroir ; chacun de nous peut aller se regarder en lui et se reconnaître. En un mot, et pour le résumer par une image, il écrit sous la dictée de tous. »

C’est violent, n’est-ce pas ? Mais écoutez M. Jules Claretie, dans son compte-rendu de l’Assommoir[1]. Vous comparerez :

« … Les auteurs de la pièce, dont un, M. Busnach, est très parisien, et connaît le théâtre pour s’y être fait maintes fois applaudir, ont jugé prudent de décrasser les personnages, volontairement repoussants, ignobles ou bêtes, que M. Zola nous a présentés comme l’incarnation du peuple…

» Que le drame soit bon ou mauvais, qu’il réussisse ou qu’il tombe, je n’en veux pas moins dire d’avance mon sentiment très net sur le livre d’où il est tiré. Il est bien établi, dès à présent, que M. Zola trouve les concessions de la pièce un peu fortes, et, avec cet art de charlatanisme (une rime à naturalisme) qui lui est particulier, il fait, dès à présent, annoncer qu’il éreintera, dans son feuilleton, le drame que son livre a inspiré…

» … À l’encontre de ce personnage des contes de fées qui changeait en or tout ce qu’il touchait, m. zola change en boue tout ce qu’il manie. Une odeur de bestialité se dégage de toutes ses œuvres. Ses livres sentent la boue. Ce priapisme morbide, qui n’est autre après tout que celui des romans de Marc de Montifaud,

  1. Feuilleton de la Presse, 20 janvier 1879.