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chatouilleux qu’il a le poing épais, et ses dédains sont des représailles.

» Je n’avais pas attendu sa pitié méprisante pour dire mon sentiment, il y a bientôt dix ans, sur la littérature putride ; je suis presque confus, désappointé d’être si peu injurié. M. Zola accorde une réalité approximative aux peintures de province que j’ai faites dans mon roman Monsieur et Madame Fernel. Il est bien bon ; il est trop bon. Je ne veux pas de ses ménagements. Thérèse Raquin et Gervaise doivent plus de gros mots à Mme Fernel. Elles ne se vengeront jamais assez.

» Je sais bien que M. Zola m’avait déjà pardonné mon indignation sincère, quand il daignait, par exemple, me demander de le prendre pour collaborateur au journal La Cloche.

» Je fus heureux de lui donner les moyens de faire une besogne décente, bien qu’il fût obligé de rendre compte de l’Assemblée de Versailles. J’eus plusieurs fois à corriger, à assainir, à supprimer des passages scabreux, et j’ai des lettres où il se plaint de ma pudeur…

» … Il se souvient, à la fin, de mon accueil confraternel quand il ne m’assomme qu’à moitié, et de mes critiques quand il me jette en dehors de la critique actuelle. Il a bien tort s’il est un peu reconnaissant. Je ne lui demande pas plus d’égards que ses héros n’ont de conscience. Je serai toujours très honoré de sa rancune

» … Je me souviens d’avoir lu dans Thérèse Raquin, avec la description d’un cadavre de femme en décomposition : « C’est à la Morgue que les voyous ont leur première maîtresse. » Je voudrais que les écrivains de