Page:Rod - À propos de l’Assommoir, 1879.djvu/71

Cette page a été validée par deux contributeurs.

téraires ; on entend par là des analyses, par opposition aux romans feuilletons, qui sont bâclés sans aucun souci de la grammaire ni du bon sens. Rien n’est curieux à étudier comme le style de M. Ulbach ; c’est un style mou, qui s’en va par filandres, avec des intentions poétiques à tout propos ; les comparaisons s’entassent, les images les plus imprévues se heurtent, les phrases flottent comme des mousselines peinturlurées, sans qu’on sente dessous une carcasse solide et logique, cette carcasse résistante qui doit tout porter, et qui seule indique un écrivain de race. En somme, il n’y a que des intentions de style ; le style manque, la façon personnelle de sentir, et le mot juste qui rend la sensation. M. Ulbach n’en a pas moins passé pour un écrivain, dans les journaux et dans un certain public. »

Dans le numéro du 28 décembre 1878, de la Revue politique et littéraire, nous trouvons sous le titre de Notes et impressions, un article de M. Louis Ulbach dont nous transcrivons le commencement :

« On s’entretient, depuis huit jours, de l’article de M. É. Zola, à l’usage de la Russie, dans lequel il prétend administrer le knout aux romanciers français, en exceptant toutefois les confrères de la librairie Charpentier.

» Pour mon compte, je ne suis pas surpris. Une enquête sérieuse, polie, des principes clairs, des définitions exactes m’eussent étonné davantage. Je trouve M. Zola dans la logique de son talent comme dans la plénitude de son droit. On sait qu’il a l’épiderme aussi