M. Gil-Naza ne fit aucune difficulté pour accepter le rôle de Coupeau. Après l’avoir lu, il rencontra M. Busnach dans les coulisses de l’Ambigu, un soir que l’on donnait La jeunesse de Louis XIV. Il vint à lui, lui serra la main avec effusion, et lui dit :
« Ce sera mon éternel honneur, d’avoir créé le rôle de votre pièce. Et quant au succès, on peut garantir deux cents représentations. »
En parlant ainsi, il portait son costume de Mazarin. Et, depuis ce moment, il étudia son rôle avec une ardeur que rien ne ralentit, avec une conscience que rien ne rebuta. Il a passé des journées à Sainte-Anne ; il a pénétré dans les vrais assommoirs, il a vu de près cette vie du peuple qu’il voulait représenter.
Il fut plus difficile de trouver une Gervaise. Mlle Rousseil, à laquelle on s’adressa d’abord, refusa : le rôle ne lui convenait pas. Mme Léonide Leblanc ne put pas s’en charger ; Mlle Antonine non plus. On était fort embarrassé. C’est alors que Mlle Sarah Bernhard dit un jour à M. Busnach :