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Fatalement, lorsqu’on transporte un roman au théâtre, on ne peut obtenir qu’une œuvre moins complète, inférieure en intensité ; en un mot, on gâte le roman, et c’est toujours là une besogne mauvaise, quand elle est faite par le romancier.

» En outre, mon cas particulier se compliquait de trois échecs successifs, ce qui méritait réflexion. Le jour où il me plaira de tenter la fortune des planches une quatrième fois, je commencerai, par choisir mon terrain avec le plus grand soin, afin de livrer bataille dans les meilleures conditions possibles. Et, je l’avoue, le terrain de l’Assommoir me paraissait détestable. Je me demandais pourquoi tripler les difficultés en prenant des personnages, un milieu, une langue, qui m’obligeraient à des audaces trop brutales, si je voulais rester dans la note strictement réelle. Il n’est point lâche de refuser le combat quand la position n’est pas bonne.

» Donc il ne me plaisait pas de lutter avec mon