Tous ces faits nous ont prouvé que l’œuvre de M. Zola est vraie, qu’elle n’est ni une calomnie lancée contre le peuple, ni une caricature de la classe ouvrière, peut-être même qu’elle a une portée sociale. Mais est-elle une œuvre d’art ? — Voilà la question qui nous embarrasse maintenant.
Pour le résoudre, cherchons comment M. Zola a travaillé la pâte que lui fournissaient ses études et ses observations.
Quand il a eu choisi le paysage, il y a d’abord placé des types très divers, quoi qu’on en dise. Ce qui crée leur diversité, ce n’est pas la différence de leur position sociale ; un ouvrier peut différer d’un ouvrier tout aussi bien que d’un grand seigneur, et ceux qui reprochent à L’Assommoir de n’être éclairé par aucun rayon, ne se sont pas donné la peine de le lire et de le comprendre. Le bien existe, dans ce livre puissant. N’est-ce pas un rayon, que la beauté unie à la force de Goujet, que la noblesse d’âme de sa mère ? Et cette pauvre petite Lalie, qui meurt sans une plainte sous le fouet d’un père fou