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riens pour cela. Richelieu n’appartient ni à un historien, ni à un romancier : Dumas a pu le peindre à sa fantaisie, l’habiller comme il a voulu, et aucun des biographes du cardinal-duc n’aurait eu l’idée de « lui réclamer des droits d’auteurs ». — Il en est exactement de même pour le roman populaire ; M. Denis Poulot a cité des faits, étudié des types ; les résultats de ses études, il les livrait au public ; M. Zola pouvait les utiliser sans rien ôter à la valeur du Sublime. Il n’a pas plus plagié M. Poulot que le R. P. Le Vavasseur, cité plus haut. — Cela est tellement clair, que nous rougissons de le discuter ; mais il y a des gens que l’évidence éblouit.

Quand on lance contre un écrivain l’accusation de plagiat, cela prouve son originalité. Or, certains critiques se donnent une peine immense pour chercher des prototypes aux personnages de M. Zola. Ils en trouvent, et il n’y a rien là d’étonnant : les caractères que veut tracer un grand écrivain sont presque toujours en germes chez des auteurs précédents ou contemporains