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documents qu’il peut trouver : ce qui a fait jeter contre lui l’accusation de plagiat. Mais un romancier ne peut plagier que des œuvres d’imagination ; s’il se borne à chercher des détails curieux dans des ouvrages spéciaux, cela fait seulement honneur à sa conscience d’écrivain. Si les notes étaient admises dans le roman, monsieur Zola indiquerait certainement les ouvrages qu’il a consultés, les passages dont il s’est plus spécialement servi.

Suivons-le un instant dans l’étude préparatoire de l’un quelconque de ses livres, — de La Faute de l’abbé Mouret, par exemple.

Il avait à dépeindre un fanatique religieux ; avant tout, il devait connaître le langage de l’inspiration religieuse, de la foi, de l’exaltation. À cet effet, il étudia attentivement des ouvrages de piété tels que : le Catéchisme, l’Abrégé du Catéchisme de persévérance, le Rosaire de Mai, et surtout l’Imitation : ce livre si intime et si puissant devait, mieux qu’aucun autre, lui apprendre à connaître la passion contenue qui gronde au fond du cœur de tout anachorète, et qui cher-