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Généralement, pourtant, ce drame tant décrié a eu l’étrange avantage de gagner la cause du roman : on a reconnu que le livre pouvait étudier les plaies sociales ; on reconnaîtra bien une fois que le théâtre a les mêmes droits.

En attendant, on murmure encore. Quelques-uns refusent obstinément d’entendre parler de M. Zola. M. Vitu, qui l’a lu et qui le déteste, est d’une modération relative ; M. de Saint-Victor, qui avoue avoir à peine parcouru deux volumes, soulève une vraie tempête, et se dresse de toute sa hauteur pour asséner à l’auteur de l’Assommoir une grêle de coups de massue à pointes qui fait frémir. Il est bon de l’écouter un instant :

« Il faut bien parler de M. Zola, puisqu’on a joué l’Assommoir, mais ce n’est pas de bon gré que je m’y résigne. Le tapage qui se fait autour de lui, depuis quelque temps, est si hors de toute proportion avec son talent, qu’on craint en y mêlant une note même hostile, de se faire dupe ou complice d’une immense mystification. J’ai peu hanté les ro-