vous faictes mal pluſtoſt que bien. For. Ie tiens pour bien tout ce que ie fay, puiſque ie le veux, mon plaiſir eſt ma loy. Ver. Mon deuoir eſt la miene, eſcoutez, que ie parle à vous. For. Ie n’ay pas loiſir. Ver. Demeurez vn peu ſ’il vous plaiſt. For. Ie ne veux point, laiſſez, vous me ferez tõber. Ver. Nõ feray dea ie vous ſouſtiendray ? Or voyez comment vous auez tantoſt expoſé à voſtre aduantage, ce qui vous eſt deſauantageux : car eſtant ſouſtenuë par vne boule ronde, & vn baſton rompu, vous eſtes à toute heure en danger de tomber. For. C’eſt tout vn, ie repren touſiours nouuelle force en tombant comme faiſoit Anthee, mais voſtre pillier eſt plus ſeur que le mien : Ouy vrayemẽt ie ne le ſçaurois faire tomber. Ver. C’eſt pource qu’il eſt faict à la ſimilitude des autels. For. Si eſt-ce que les autels ſont bien quelques fois abbatus, le pays de Poëtou en rend bon teſmoignage principalement ſa maiſtreſſe ville, où il n’en reſta pas vn en ſon entier. Ver. Helas vous dictes vray. For. Ils furent demolis en deſpit de moy, pource que bien ſouuent ils me ſeruoyẽt d’appuy, ceux qui les ruinerent eſtoyent ennemis des vertus & des lettres, ils auoyent ſeulemẽt ie ne ſçay quel vain maſque de religion apparente moins religieuſe en effect que celle qu’ils monſtroient de vouloir reformer : auſſi feirent ils bien connoiſtre qu’ils eſtoient guidez par auarice, & non point par de-
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LES ŒVVRES