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LES ŒVVRES

Cambiſes, & Brenus, deuindrent maniacles.
L’un bleſſant à Memphis le Dieu Egyptien,
L’autre pillant aux Grecs le temple Delphien
Où Apollon rendoit le vain de ſes oracles.
Des vaiſſeaux profanez les ſacre-ſaincts miracles
Oſterent vie & regne au Babylonien
Artrayctes volant le ſepulchre ancien
En lieu profane où ſainct n’eut de ſeurs receptacles.
Si ce grand Dieu permit l’effect de ſa vengeance,
Pour ce qui n’a de foy vertu, force, ou puiſſance,
Saincte ceremonie, eſperance, ny foy :
Ne vous punira il, violeurs des ſaincts temples,
Qui auez des Payens pris les cruels exemples
Offençant l’Eternel, le pays, & la Loy ?


Ierobban, Iebu, Piſiſtrate, Lyſandre,
Et le prophete faux de la grand’region,
Cettuy là qui arma ſa forte legion,
Pour contre le Senat ſa puiſſance deffendre.
Premier que leurs proiects au peuple faire entendre
Vouloient changer l’eſtat de la religion :
Les François corrompus de leur contagion
Oſent de Foy, de Loy, & de Prince contendre,
Voire & leurs aduis forger vne ſcience
Pres de la liberté, loing de la conſcience,
Seduiſant les troupeaux des plus ſimples brebis.
Qui euſt preſché les mœurs, & la pure doctrine,
Noſtre Prince eut vengé l’iniure de Pauline,
Et ſi eut ruiné le temple d’Anubis.