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LES ŒVVRES

Quelqu’vn mieux fortuné dira de ma complainte,
Mes douloureux ſoupirs, & mon gemiſſement :
Cette cy n’eut iamais que mal-contentement,
On ne voit que rigueur deſſus ſa charte peinte.
Eſt-ce une histoire vraie ou une fable feinte,
Se veut elle exercer ſur vn triſte argument ?
La perte du repos me faict plus de tourment
Cent & cent mille fois que je ne fay de plainte.
Par le repos perdu i’ay la raiſon bleſſee,
I’ay le diſcours rompu, la memoire offencee,
L’aprehenſion faict mon cerueau diſtiller.
Le feu de mon esprit perd ſa douce lumiere,
Et ne me reſte plus de ma forme première
Sinon que i’ayme mieux eſcrire que filer.


Les Preſtres de Memphis pillerent de l’Indie.
De leur docte ſçauoir le premier rudiment,
La Grece de l’Egypte eut ſon commencement,
Paſſant ſes geniteurs d’une audace hardie.
Puis le peuple de Mars connut la maladie
Qui vient de l’ignorance, & embla doucement
Des trois & de l’Hebrieu le plus digne ornement,
Le François la faueur de ces quatre mendie.
Mais tout ainsi que l’or qui par le feu ſ’affine
Eſt plus clair & luiſant qu’au ſortir de ſa mine,
Le François ſe verra mieux que nul autre apris.
D’autant que noſtre Prince a ſurmonté en armes
L’Eſpaignol, les Anglois, & les Romains gẽs-d’armes,
La Togue de la France aura le premier prix.