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EPISTRE AVX
dames


SI le marbre bien taillé, ou les couleurs du pinceau employé d’vne docte main, nous ont fait congnoiſtre, non la ſeule beauté du corps, mais encores les mœurs & complexions de ceux qu’ils ont repreſentez : i’ay penſé que la parolle, vraye image de l’ame, & la voix fuyante arreſtee par la plume ſur le papier, dõnoit vn certain indice, non ſeullement de la richeſſe de l’eſprit & de ſes ſens acquis ou naturel, mais de l’integrité naïfue de ceux qui parlent ou eſcriuent. Pour ceſte cauſe, i’ay voulu en ce petit tableau où ie me ſuis depeinte, arreſter ma parolle, pour vous aſſeurer de l’amitié entiere que i’ay touſiours portee à vous (Meſdames) ſi aucunes de vous daignez lire mes humbles vers. Et ſi, m’eſtant plus charitables, vous m’aduiſez, que le ſilence ornement de la femme peut couurir les fautes de la langue & de l’entendement : ie reſpondray qu’il peut bien empeſcher la hon-