Page:Roches - Oeuvres.djvu/174

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
159
DE M. DES ROCHES.

De ma mere & de moy, fais que la nuit derniere,
Ne puiſſe de longtemps nous fermer le ſoleil.

Ainſi ſoit pour iamais le ſilence ſacré,
Fidel auant-coureur de ta douce preſence,
Ainſi l’ombreuſe nuict reuere ta puiſſance,
Ainſi les beaux pauots floriſſent à ton gré,


Epitaphes.

Medee.


Fuiez, Dames, fuyez l’amoureuſe pointure,
Tirez vn doux ſalut de ma peine tant dure,
Beautez, grandeurs, treſors, herbes, enchantemens.
Ne ſceurent alleger mes ennuieux tourmens :
Ie fus Roine, & forçay les eſtoiles hautaines,
Mais le tyran amour triompha de mes peines,
Et voulant m’affranchir de ſon cruel eſmoy,
Ie tuay pere, frere, eſpoux, enfans, & moy.


Clitemneſtre.


Oreste furieux pour la mort de ſon pere,
Voulant rougir la terre aux deſpens de ſa mere,
Delaiſſa promptement l’accouſtrement Royal,
Qui ornoit la beauté de ſon corps deſloyal,
Quand elle regardant ſa dextre furieuſe,
Auec le fer trenchant, luy diſt en voix piteuſe :