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DE M. DES ROCHES.

Responce au dernier sonnet de Charite.



Regardez vous en moy, Charite ma Deeſſe,
Regardez voſtre front, heureux ſiege d’amour,
Regardez voz beaux yeux, ma lumiere, & mon jour,
Qui commandent mon cueur d’une œillade maiſtreſſe.
Regardez l’or friſé de voſtre blonde treſſe,
Regardez voz sourcils courbez d’vn demi-tour,
Regardez mille traicts recelez à l’entour
Pour ſervir le tyrant de ma ieune allegreſſe.
Mais ſurtout regardez voſtre gracieux ris,
Qui par ſa grand’douceur ouvre le Paradis,
Où veullent demeurer les bien-heureuſes ames :
Ha n’y regardez plus, Madame, car i’ay pœur
Que vous reconnoiſſant ſi parfaicte en mon cueur,
Vous meſme ne brulez dans voz propres flammes.


La Rose à Charite.



Ie ne voy fleur qui tant m’agree
Comme faict la Roſe pourpree,
La Roſe fille d’Apollon
Honneur des vers d’Anacreon,
Qui de la Roſe cramoiſie
A decoré ſa Poëſie,
Pource que la fraiche couleur
L’a garanty de la douleur
De ſentir la fureur Bacchique