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DE M. DES ROCHES.

tres de courtoiſes parolles, les autres qui ont la pointe doree plus perſſante que le fer ny l’acier & toutes ces malicieuſes cautelles leurs ſont enſeignees par vous. A. Ie vous ſuplie beauté ne me donnez point le blaſme du mal qui vous auient, quant à moy ie ne penſe qu’à faire voir & admirer voz perfections : mais que n’allez vous demeurer dans ces grands Palais, vous y ſeriez plus aſſuree. B. Ha vrayemẽt ce n’eſt pas là que ie puis eſtre ſeuremẽt, Amour, il n’y a pas long temps que ie m’en allé voir la richeſſe, mais vous empliſtes incontinent toute la maiſon de Courtiſans, qui vouloient deſrober mon hoſteſſe & moy. A. Quel mal vous ſcauroient faire ceux qui vous prendroiẽt, vous eſtes Deeſſe immortelle. B. Penſez vous point que la priſon ſoit vn grand mal, bien ſouuent ie m’y trouue par la rudeſſe de ceux qui m’ont le plus humblement courtiſee, & biẽ que ie ſois immortelle en moy ; ſi eſt ce que ie ſemble perir aux ſujects où je me ſuis miſe eſtant cõtrainte de m’eſuanouyr d’eux par la violence du temps, ou par le mauuais traitement de ceux qui me tiennent. A. Voulez vous que ie vous meine chez ma mere Penie ? beaucoup de gens ne vous iront pas chercher la denans. B. Nenny, ie vous remercie, ie ne ſcaurois pas demeurer longtemps auec elle. A. Venez donc que ie vous coduiſe en quelque autre lieu. B. Ie n’ay que faire de voſtre conduite, ne laiſſez