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LES ŒVVRES

la boëte de Pandore. F. Mais vous vieille poüilleuſe, allez vous en cacher au fond du Tartare, auſſi bien ne faictes vous que dommage au mõde, encores moy ie ſuis quelques fois ſouhaitee des malades, & de ceux qui ſont degoutez : ha que ie ſuis fachee de m’eſtre quelques fois accompaignee de vous, qui eſtes la haine & l’horreur de tous les hõmes ! P. Il faut que la Pauureté ſoit touſiours humbles pource ie reſpondray modeſtement & ſans courroux, que ſi tu ne me ſuiuois iamais, ie ne ſerois pas tant haye comme ie ſuis, toutesfois puis que le ſort m’a enchenee auecque toy, il faut que i’endure patiemment les incommoditez qui me viendront à ton occaſiõ : mais ie te prie de me fuir le plus que tu pourras, ie te fuiray auſſi de toute ma puiſſance, encore aurons nous trop de temps pour eſtre enſemble dy moy, où vas tu d’icy ? F. Ie m’en vay chez les païſans de Poëtou, il ſemble qu’ils viuẽt de faim comme les autres en meurẽt, depuis que la guerre m’y mena ie n’en ay gueres bougé. P. Ce ſont mes logis ordinaires, il faut que i’y retourne auant que ce ſoit peu de temps. F. N’y venez pas ſi toſt doncques, attendez que i’aye aidé à manger leurs prouiſions, afin que n’ayant plus rien que mettre ſous la dent, ils perdent le deſir de boire, car ils ont eu cette annee fort peu de vins. P. Va que Dieu te vueille cõduire, ie n’areſteray gueres apres toy. F. Ne vous haſtez, point tất ſ’il