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mourrai, mais je ne veux pas vous déplaire. Dans ce moment, qui va décider du sort de ma vie, j’ose prendre ma défense, et au nom de votre cœur, de ce fils que vous chérissez, de cette épouse qui parsema de fleurs votre vie, je vous demande votre consentement, et à vos pieds.

— Vous l’emportez, fille charmante, s’écria le comte vivement ému : non, il ne sera pas dit que la beauté suppliante a perdu ses droits sur le cœur d’un noble Français : oui, je vous le jure, je vais moi-même presser l’hymen que je voulais rompre.

Vous devinez le reste, lecteur : on s’explique, on s’embrasse ; le comte reparaît dans le boudoir, et dit aux sœurs d’Élise étonnées : Voilà ma bru.

M. de Clagni arrive, on lui demande cérémonieusement la main de sa fille. Alexandre est appelé, la joie est à son comble, tout le monde est heureux, on presse le mariage ; il a bientôt lieu, on repart pour Nantes. La comtesse adora d’abord sa belle-fille ; Élise, son époux, ne s’endormirent point ; la jeune vicomtesse d’Oransai donna le jour à un garçon qui, sur les fonds baptismaux, reçut le nom de Maximilien-Alexandre-Philippe d’Oransai ; et ce garçon-là, lecteur, c’était moi.


Rochemond - Mémoires d’un vieillard de vingt-cinq ans, vignette fin de chapitre
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