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adorable Élise. Ô ! monsieur, imitez ma mère : elle brûle de voir mon union avec celle que j’aime ; ses soins, son amitié, la raison, tout se réunira pour faire changer mon père ; et alors serez-vous le seul inflexible ?

M. DE CLAGNI.

La conduite du comte réglera la mienne ; jusqu’alors il est je crois inutile de vous dire que ma maison doit être fermée pour vous.

En parlant ainsi, M. de Clagni sortit, sa fille le suivit, et le désolé Alexandre se retira de son côté, non sans conserver quelques espérances qui naissaient des propres paroles de M. de Clagni.

Élise, loin d’être grondée par son père, en fut tendrement consolée ; il lui demanda la promesse de ne point chercher à voir Alexandre sans sa permission, et la franche Élise jura d’obéir à son père.

D’Oransai sentit bientôt ses craintes se renouveler : il attendait le comte en tremblant ; il retourne chez lui, et le premier objet qui le frappe en entrant dans le salon, est son père. À cette vue, d’Oransai court vers le comte. — Vous n’êtes plus mon fils, lui dit celui-ci, vous êtes un rebelle ; et si je viens, ce n’est point pour écouter votre justification, mais pour éclairer mademoiselle de Clagni sur les dangers qu’elle court en vous conservant sa tendresse. Il dit, et sans vouloir entendre Alexandre, il se