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tout me dit que mon enfant se reposera sur moi du soin de sa félicité à venir. Hâtez-vous donc de revenir auprès de moi, et croyez-moi votre tendre père.

Philippe,
Comte d’Oransai.

Alexandre termine.

LE COMTE.

Quelle sera votre réponse ?

ALEXANDRE.

Ô mon père ! ne déchirez pas mon cœur, n’exigez point de moi une obéissance qui ferait mon malheur éternel.

LE COMTE.

Ainsi mes espérances seront déçues ; ainsi vous sacrifiez à un fol amour votre avancement, l’obéissance que vous me devez : je ne trouve plus en vous qu’un fils ingrat et rebelle.

ALEXANDRE.

Non, je ne suis ni ingrat ni rebelle. Quoi ! vous pouvez appeler ingratitude et rébellion la résistance que j’apporte à vos projets ? Mon père, j’aimais ; je vous avais appris mes sentiments avant que vous eussiez pu me communiquer vos intentions ; le soin de ma fortune m’occupe sans doute, mais je ne veux pas