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ALEXANDRE.

On ne l’éprouve pas ainsi. Qu’espère-t-il ? a-t-il calculé la position dans laquelle il met son fils ? Je dois, ou renoncer à vous, ou désobéir à mon père : je suis placé entre la tendresse et le respect filial, mais je le sens, ce dernier sentiment ne peut l’emporter dans mon âme sur celui que vous m’inspirez.

ÉLISE.

N’importe, Alexandre : quel que soit votre amour, il ne peut vous dispenser de témoigner à votre père votre obéissance. Partez, je vous en conjure, je l’exige ; allez plaider notre cause auprès de votre père, s’il veut s’opposer à notre union ; ou recevoir sa bénédiction paternelle, s’il ne veut que vous éprouver.

ALEXANDRE.

Eh bien ! je pars ; vous serez obéie ; mais si le succès ne répond point à votre attente…

ÉLISE.

Je ne serai point à vous.

ALEXANDRE.

Grand Dieu !

ÉLISE.

Mais jamais je ne contracterai d’autre hymen.