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vais de ce pas écrire à mon père, il ne peut s’opposer à notre union : où trouverait-il mieux ? fortune, naissance, grâces, esprit, talents, tu réunis tout. Oui, tu seras mon épouse, et un mois ne s’écoulera pas avant que je ne puisse te donner ce nom.

Il dit et écrit à son père une lettre dans laquelle respiraient son amour et son espoir ; il y demandait la main d’Élise comme la récompense de ses succès ; il la peignait telle qu’il la voyait, et le pinceau de l’amour est si brillant !

La lettre partit, en attendant celle du comte, Alexandre ne s’éloignait point de son Élise ; toujours ensemble, leur tendresse s’augmentait à chaque instant ; ils étaient heureux près l’un de l’autre, il n’entrait point dans leur idée que ce bonheur dût disparaître. L’impatient d’Oransai comptait les heures, les minutes, les jours, jusqu’à celui qui devait lui apporter la réponse de son père. Il lui semblait que les courriers, par leurs retards, se faisaient un jeu de son attente : il assiégeait l’hôtel de la poste ; enfin cette épître tant désirée arrive, Alexandre s’empresse de rompre le cachet, il jette les yeux, et lit une lettre conçue en ces termes : Je veux vous répondre de vive voix ; partez sur-le-champ pour me rejoindre, votre père l’ordonne.

Philippe,
Comte d’Oransai.

Rochemond - Mémoires d’un vieillard de vingt-cinq ans, vignette fin de chapitre
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