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voulus m’élancer dans ses bras ; mais les barbares s’opposèrent à nos transports : on nous conduisit dans une chambre voûtée dont les portes, ainsi que les fenêtres, étaient garnies de grosses barres de fer ; nul meuble ne parait ce triste lieu Nous nous assîmes sur un banc de pierre ; nos persécuteurs s’éloignèrent alors ; rompant le silence, où sommes-nous ? dis-je à mon Honorée.

HONORÉE.

Hélas ! Philippe, nous sommes au pouvoir d’une puissance qui, sans doute, veut consommer notre ruine.

PHILIPPE.

Est-ce la mort qu’on nous destine ?

UNE VOIX.

Oui ! la mort, et la mort la plus cruelle.

HONORÉE.

Mon Dieu, venez à notre secours.

PHILIPPE.

Lâches ennemis, frappez-nous, mais ne cherchez pas à aggraver nos maux.

LA VOIX.

Philippe, Honorée, vous ressouvenez-vous du château de la forêt ?