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calme, pare mes coups plutôt qu’il ne cherche à m’en porter ; cependant il parvient le premier à faire couler mon sang ; alors, me précipitant sur lui comme un forcené, je ne lui donne point le temps d’éviter mon fer, qui le frappe par sept différentes fois dans le bras ou dans la cuisse : il tombe. « Ah ! me dit-il, je vous pardonne. » Ma vengeance apaisée, j’accusai l’excès de ma colère. Je reviens chez moi ; là m’attendaient les larmes et la douleur. Honorée, la comtesse étaient dans un état difficile à décrire ; la nouvelle de la scène qui s’était passée chez Clotilde n’avait point tardé à parvenir jusqu’à elles ; elles savaient aussi que j’étais sorti pour aller venger mon injure : elles tremblaient pour moi. Elles m’ont revu, leur crainte s’est dissipée. Avais-je tort de te dire que madame Derfeil perdrait Adelphe ? On vient de m’apprendre que cette femme détestable vient de partir : je crois qu’elle nous quitte sans retour. Le ciel en soit loué ! me voilà délivré de tous mes ennemis.