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course ; je ne pourrai te dire pourquoi j’ai pris une pareille précaution.

Je ne saurais pas rendre compte de ma pensée, mais j’allais chez une femme dangereuse, et je jugeais nécessaire de ne point m’y présenter sans être prêt à l’attaque comme à la défense ; nous sommes arrivés dans cette maison où jamais je n’eusse dû paraître ; nous avons franchi l’escalier ; en arrivant dans l’antichambre, Bastienne s’est présentée devant nous.

« Messieurs, nous a dit la friponne, madame Derfeil, contrainte à sortir pour une affaire indispensable et qui ne souffrait point de retard, m’a chargée de prévenir les premiers convives qui viendraient, qu’elle désirait qu’ils fissent en son absence, les honneurs de sa maison. »

Elle dit, et au lieu de nous introduire dans le salon, elle ouvre pour nous la chambre de Clotilde dans laquelle elle nous introduit ; ensuite, nous ayant fait une profonde révérence, elle ferme la porte et nous laisse. La vue de cette chambre me rappelant de désagréables souvenirs, je ne pus m’empêcher de le témoigner par la subite altération de ma figure.

ADELPHE, le remarquant.

Qu’avez-vous donc, d’Oransai ? vous changez de visage ?