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dame de Nelsor à venir déjeuner ce matin chez elle, a dit que vous aviez promis de vous rendre à son invitation.

PHILIPPE.

Moi ?

ADELPHE.

Oui, vous Philippe ; vous ne démentirez point cette femme malheureuse, vous n’accréditerez pas d’atroces rumeurs en refusant.

PHILIPPE.

Vous m’embarrassez, Adelphe ; je ne sais ce que je dois faire ; mais j’ai promis à ma cousine une entière confiance, je cours la consulter, et je vous apporterai sa réponse.

Je descends chez Honorée qui loge dans l’hôtel voisin de celui de notre famille, je lui raconte ce qui se passe, je lui fais part de la tentative d’empoisonnement que madame Derfeil employa jadis pour me perdre ; d’une autre part, je lui montre une femme vindicative, emportée, que pouvait exaspérer un refus, que pourrait, peut-être, désarmer une complaisance ; je lui dis combien les calomnies de madame Derfeil nous seraient désagréables ; je lui jurai de prendre les plus sévères précautions pour me dérober à de nouveaux pièges ; enfin, je terminai en lui laissant l’entière liberté de me