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PHILIPPE.

Y songez-vous ? moi ! chez madame Derfeil ? depuis longtemps j’ai renoncé à l’honneur d’aller lui rendre mes devoirs.

ADELPHE.

Vous y viendrez cependant.

PHILIPPE.

Je vous assure bien que non.

ADELPHE.

Vous m’écouterez au moins ?

PHILIPPE.

Ah ! pour cela, très volontiers.

ADELPHE.

Vous avez, pendant longtemps, été l’ami, l’amant même de madame Derfeil ; vos assiduités auprès d’elle ont donné naissance à mille bruits plus ridicules ou plus odieux les uns que les autres ; on prétend que vous avez renoncé à paraître chez elle, parce qu’elle avait voulu vous empoisonner ; cette infâme calomnie se répand, la malignité l’accrédite, déjà on se refuse à voir Clotilde, le monde est si impitoyable ! vous qui savez mieux que personne la fausseté de cette accusation, vous devez la faire tomber par votre conduite ; hier madame Derfeil ayant invité la société de ma-