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— « Oui, ma tendre amie, mais depuis bien longtemps il s’est soustrait à mes regards, et si même j’en crois la rumeur populaire, il aurait cessé de vivre. »

— « Nous perdrions en lui un ami bien utile et bien cher. »

— « Ma reconnaissance sera éternelle. »

Honorée et moi nous vîmes alors entrer la comtesse ma mère, qui me présenta le marquis de Montolbon ; je fis à ce jeune seigneur l’accueil distingué qu’il méritait ; tout en lui me charma, son air, ses manières, ses qualités, je ne tardai pas à reconnaître qu’il était digne de mon amitié, et en nous embrassant nous nous promîmes un attachement inviolable.

Honorée a revu avec un vrai plaisir le généreux Hippolyte. D’après ses conseils, ma cousine m’a sollicité de demander du service ; j’ai chargé Hippolyte de mon placet ; mais quel a été mon étonnement, lorsqu’il m’a remis un brevet de lieutenant que l’empereur m’accordait ! j’ai reconnu dans cette démarche, Hippolyte.

« Je savais bien, m’a-t-il dit, que vous finiriez par rentrer dans une carrière si bien faite pour vous ; ainsi je n’ai fait que devancer votre demande en travaillant pour vous. »

Maxime, tout est conclu, sous trois semaines je deviens l’époux d’Honorée : mon bonheur serait complet si ta présence me prouvait la sincérité de tes sentiments.