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vez-vous à quoi vous mènera cette odieuse conduite ? À ma mort, à celle du vicomte, ainsi qu’au malheur éternel de votre sœur !

Il dit encore tout ce que la plus violente colère peut enfanter. Ambroisine riant à gorge déployée, la redoublait aussi par ses discours ; enfin, au moment où Marcel éperdu, sortait de l’appartement, la fureur dans l’âme et brûlant du désir de me rencontrer, la folle de Closange l’arrêtant par le bras, « calmez-vous, » lui dit-elle.

MARCEL.

Le puis-je, après vos discours ?

AMBROISINE.

Oui, Marcel, vous le pouvez encore.

MARCEL.

M’auriez-vous trompé ?

AMBROISINE.

Infidèle ! il fallait bien vous punir ; allez cette vengeance est trop douce, vous eussiez mérité que ma sœur vous eût rendu la pareille ; mais il n’en est rien. Elle est ici ; elle pleure un ingrat qu’elle devrait haïr !

MARCEL.

Ô délire du bonheur !

AMBROISINE.

Venez, venez Euphrosine ; que votre époux meure à vos genoux de repentir comme