Page:Rochemond - Mémoires d’un vieillard de vingt-cinq ans, 1887.djvu/461

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
172

ses joues flétries, son œil égaré peignit encore les forfaits ; je ne laissai pas longtemps ce monstre dans son incertitude ; mais m’avançant vers lui :

— Assassin, lui dis-je, me reconnais-tu ?

LE PRÉSIDENT.

Non, j’ignore qui vous pouvez être.

PHILIPPE.

Il est vrai ; tu as tant immolé de victimes, que tu ne peux pas te rappeler la figure de tous les orphelins qui le sont devenus par tes atrocités.

LE PRÉSIDENT.

Ce langage…

PHILIPPE.

Te consterne, je le vois ; tu commences à comprendre que ton dernier jour a lui.

LE PRÉSIDENT.

Que voulez-vous dire ?

PHILIPPE.

Que je suis Philippe d’Oransai, que tu as égorgé mon père, et qu’il faut que ta mort venge la sienne.

LE PRÉSIDENT.

Monsieur Philippe !… Il est donc une justice éternelle ?